Conséquences du Covid-19 sur le marché immobilier
Retranscription de l’interview
PREMIÈRE PARTIE DE L’INTERVIEW EN CLIQUANT ICI.
L’épidémie de Covid-19 progresse rapidement, et les informations également. La dernière fois, nous avons parlé du marché immobilier locatif, de la vente, des hypothèques, et nous avons également abordés la question des loyers. Est-ce qu’il y a eu des changements significatifs entre la semaine dernière et aujourd’hui?
C’est une question pertinente effectivement. Pour ceux qui n’auraient pas écouté la chronique, je ne peux que vous inviter à écouter le podcast, qui est disponible sur le site de la radio, ou sur notre propre site Internet. Pour vous répondre, il n’y a pas eu d’évolutions significatives entre-temps, si ce n’est que les taux hypothécaires ont légèrement augmentés. En effet, pour des échéances de 10 ans, les taux les plus bas sont de l’ordre de 1.2%. Ils étaient plutôt dans les environ de 1% début mars. Dans tous les cas, cela reste très attractif, on ne va pas se le cacher.
Merci pour cette précision. Parlons maintenant du secteur de la construction. Quels seront les impacts du Covid-19 sur la branche à court et moyen terme?
A moyen terme, c’est à dire à partir de 2021, il est encore trop tôt pour faire des spéculations. Cela dit, pour ce qui est de 2020, un ralentissement temporaire des nouvelles constructions semble inévitable. En effet, certains cantons ont ordonnés la fermeture des chantiers, et dans ceux où ce n’est pas le cas, les entreprises tournent à l’arrêt, ou ont mis leurs employés au chômage technique. Il y aura donc inévitablement des retards de livraisons, ainsi que des frais supplémentaires pour les entreprises de constructions.
Le secteur s’est plutôt bien porté ces dernières années, mais le fort ralentissement lié à cette épidémie risque d’avoir des répercutions sur les petites entreprises qui ne bénéficient pas d’une grande trésorerie si la situation perdure.
Qu’en est-il du secteur commercial? Je suppose que c’est celui qui sera le plus impacté?
Effectivement, selon les analyses actuelles, c’est ce segment de marché qui risque d’être le plus durement touché. Cela dit, le marché immobilier commercial est vaste, et il est faut distinguer plusieurs domaines. Parmi les plus critiques, on retrouve bien entendu les branches de l’hôtellerie et de la restauration, qui vont être très durement frappées à court terme. Quelques rares secteurs, comme ceux de la logistique, ou l’industrie de la pharmaceutique par exemple profiteront de cette pandémie. Mais dans l’ensemble, l’immobilier commercial sera impacté, ça ne fait pas de doute.
Même si la confédération prend des mesures afin de préserver un maximum d’entreprises et d’emplois, il parait inévitable que certaines sociétés, notamment celles qui étaient déjà en difficultés, mettent la clé sous la portent. Cela aura comme impact d’augmenter le taux de vacance des locaux commerciaux, et donc de baisser les loyers pour ces locaux.
On a vu que le marché de la bourse s’est effondré depuis mi-février. Qu’en est-il des fonds immobiliers Suisses?
Avant de répondre à votre question, j’aimerai juste préciser ce qu’est un fond immobilier, car peu de personnes connaissent ces placements financiers. Donc un fonds immobilier, c’est un véhicule de placement collectif dont l’actif est constitué en majorité d’actifs immobiliers. Vu que l’on parle de fonds immobiliers Suisses, les biens immobiliers sont donc situés en Suisse. Parenthèse fermée, les fonds immobiliers ont également subit une forte chute, avec quelques semaines de retard comparé à la bourse dite classique. La majorité de ceux-ci ont subit une baisse d’environ 20% en une semaine, dans le courant de mi-mars. Depuis, ils se sont quelque peu stabilisés, mais restent toujours plus bas que ce qu’ils étaient avant la crise.
Qu’en est-il pour ceux qui ont investit dans de l’immobilier résidentiel? Est-ce qu’il faut s’attendre à un effondrement?
Pour le moment, ce n’est pas dans les prévisions. Les immeubles locatifs restent actuellement un investissement sûrs. Cela dit, la situation peut évoluer rapidement comme on a pu le voir à plusieurs reprises. Cela dépendra notamment de la durée de cette pandémie, mais également des mesures qui sont prises par le conseil fédéral afin de soutenir notre économie.
Si l’on va un peu plus loin le futur maintenant. On ne sait pas de quand on parle, mais imaginons que cette pandémie du Covid-19 soit derrière nous. Quels seront les évolutions futures liées au marché immobilier. Est-ce qu’on peut s’attendre à des changements? Par exemple la demande d’appartements, des secteurs commerciaux, etc.
Oui, les dernières études parlent de plusieurs aspects. Premièrement, il faut s’attendre à de nouvelles demandes dans l’immobilier de la santé. En effet, les demandes en soins et en sécurité s’intensifieront. De ce fait, il est probable que de nouveaux investissements se fassent dans les hôpitaux publics et privés.
Un autre secteur qui devrait en profiter, ce sont les espaces de stockage et de logistique. Le commerce en ligne grappillait déjà de plus en plus de parts du marchés, mais il est probable que cela s’intensifie.
Maintenant, si l’on réfléchit de manière plus globale, on a pu voir que de nombreux secteurs pouvaient travailler sous forme de télétravail. Il est donc probable que cette manière de travailler se normalise dans le futur, où du moins quelques jours par semaine. Il sera donc possible que les communes plus éloignées des centres ville deviennent plus attractives par la suite.
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Interview réalisée par Radio Chablais, en compagnie de:
Rabl Pascal
Directeur chez Blue Immobilier SA